Leçon(doc. du professeur) Diapo - Faire la paix par les traités (de Westphalie à Versailles) « Les traités de Westphalie » (France Culture, 2018) La Guerre de Trente ans (9' - Spoils d'histoire) Diapo - Faire la paix par la sécurité collective (l'ONU de Kofi Annan) Axe1: Histoire et mémoires des conflits. les conflits du XXe siècle sont toujours la source de controverses et de débats comme en témoigne le rapport Stora sur la guerre d'Algérie Le rapport de Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie, remis à Emmanuel Macron le 20 janvier, cherche à “réconcilier les mémoires” des deux côtés de la Méditerranée, mais la HGGSP Chapitre 7. CHAPITRE 7 - Histoire et mémoires des conflits . Comment l’histoire et les mémoires des conflits s’articulent-elles ? Cours : Histoire et mémoires de la Première B Histoire et mémoires du conflit en métropole. 1. Oublier la « sale guerre » : le tabou de la torture. 2. Du réveil des mémoires à la reconnaissance mémorielle. C. Histoire et mémoires Manuel Nathan HGGSP Term Les conflits ont toujours représentés des moments douloureux dans l’histoire des sociétés, ce qui en fait des événements qui ont une forte AGgShP0. Comme je vous l’avais annoncé le 4 mai dernier, après avoir vu les sujets possibles, attachons nous aux accroches ou amorces dédiées à ces différents types de sujet…Les possibilités sont nombreuses et sachez bien qu’il n’ y a pas qu’une seule accroche possible pour un sujet. Voyez par vous-même… Sujet 1 Le devoir de mémoire a-t-il encore un sens dans notre société ? Durant la Seconde Guerre mondiale, de 1939 à 1945, des crimes contre l’humanité vont être commis en Europe sous les initiatives allemandes, suite à des idées antisémites qui s’appuient sur le système politique du totalitarisme. Pour nos jeunes générations, ces crimes sont lointains et parfois remis en cause par des thèses négationnistes ou révisionnistes». Pour d’autres, ses souvenirs sont douloureux et rappellent des souffrances que parfois les familles ont subies au point qu’il serait préférable de les laisser tomber dans l’oubli… Quel impact ces crimes contre l’humanité ont-ils pu entraîner sur la loi française, les lois allemandes, sur la communauté juives ? Cette approche qui nous amènera à évoquer le rôle de la mémoire collective permet de nous questionner surtout sur le devoir de mémoire….définitions…Au regard de toutes ces conséquences, est-il alors réellement important de se souvenir pour les générations d’aujourd’hui de ces crimes atroces faits par les nazis aux juifs ? Bien loin de certaines préoccupations actuelles, le devoir de mémoire a-t-il encore un sens dans notre société ? Sujet 2 La mémoire est-elle conciliable avec l’histoire ? Nous sommes dans des temps où Histoire et Mémoire se confondent quotidiennement dans une médiatisation et une spectacularisation », démesurées parfois, de tout ce qui a trait au passé. On peut citer à titre d’exemple les récents débats pendant la campagne présidentielle sur la décolonisation, le régime de Vichy, la rafle du Vel d’Hiv… Du bain télévisuel où se coulent indistinctement commémorations, documentaires et fictions, pour comprendre ce que représente la Mémoire, il paraît plus qu’urgent de dégager et d’isoler les éléments et de se demander si la Mémoire peut montrer des liens avec l’Histoire ? Quels types de relations peut-on comprendre entre Histoire et Mémoire ? Sujet 3 Cultiver sa mémoire est-il toujours utile ? Dans un mouvement spontané et massif au mois d’octobre 1998, les lycéens ont objectivement mis en cause la politique du gouvernement Jospin et son ministre de l’Education nationale Claude Allègre. Leurs revendications portaient sur le besoin de création de postes d’enseignants, la baisse des effectifs par classe, mais aussi le besoin d’un enseignement car nombres d’entre eux déclaraient que les cours n’étaient pas intéressants parce que trop tournés vers le passé. L’étude d’auteurs du passé, le latin, le grec ne les intéressaient pas mais se tourner vers le ou leur présent était pour eux essentiel. Il est vrai que le passé, est par définition et avant tout ce qui n’est plus, ce qui ne peut plus revenir ; dès lors, s’intéresser au passé ne saurait être considéré comme une attitude utile ou efficace. Mais ce qui est davantage en jeu dans ce questionnement, c’est de savoir si la mémoire, qui nous lie avec le passé, est une faculté superflue pour l’homme, ou bien si au contraire elle le rend digne de l’humanité. Et dans ce cadre est-il toujours utile, important de la cultiver pour la faire exister… ? Sujet 4 La mémoire peut-elle être un instrument politique ? Des thèmes comme la guerre et la résistance sont encore aujourd’hui, plus de 60 ans après la seconde guerre mondiale, en mesure de diviser une communauté. C’est l’histoire et son interprétation qui divisent la difficulté de partager une mémoire collective apparaît clairement aujourd’hui dans de nombreux pays, dont ceux de l’Union Européenne en particulier, lorsque la presse et donc l’opinion continuent d’évoquer un passé divisé. Au fur et à mesure que la composition sociale d’un pays change et que de nouvelles générations grandissent, le contenu de la mémoire évolue. De nouvelles revendications, auparavant réprimées pour différentes raisons, refont surface. Cette évolution permanente permet aussi à des instances précédemment vaincues de revendiquer un nouvel espace d’expression, de nouvelles idéologies ou d’idées politiques. Ces mouvements provoquent tant de résistances ou de prosélytismes idéologiques qu’il est légitime de se demander si la mémoire peut s’avérer être , à ce point, un instrument politique ? Sujet 5 Doit-on se souvenir de tout ? Les faits historiques que l’on nous apprend à l’école, comme le chapitre d’histoire sur la Seconde Guerre mondiale et les victimes du génocide des juifs durant cette période, restent des moments douloureux et parfois insoutenables pour les familles portant encore les cicatrices de ce passé. Et pourtant, se souvenir peut nous permettre d’être nostalgique à certains moments de notre passé, de porter des regrets mais peut être aussi synonyme de devoir. Certaines personnes trouvent important voir essentielle de garder une trace du passé, de ne pas oublier, c’est pourquoi elles souhaitent raconter leur histoire. D’autres prétendent au contraire qu’il n’est pas nécessaire de se souvenir et qu’il serait illogique, voir inutile de se remémorer des temps révolus, douloureux, dans lesquels nous n’avons à l’instant présent plus aucune emprise. Est-il donc utile de se souvenir de tout et doit-on le faire sans condition ? Sujet 6 La mémoire est-elle uniquement un scientifique ? Objet de nombreuses recherches scientifiques, la mémoire peut se définir comme l’une des fonctions les plus importantes et l’une des propriétés les plus passionnantes du cerveau. Pascal disait déjà La mémoire est nécessaire a toutes les opérations de l’esprit ». Il est bien vrai qu’elle régit l’essentiel de nos activités qu’elles soient scolaires, professionnelles, quotidiennes ou de loisirs. Mais cette définition n’exclue pas qu’elle peut être aussi simplement définie comme la conscience du passé et qu’elle peut être, en effet, le propre de l’homme. En effet, la “mémoire” d’un ordinateur est dépourvue de conscience, tout autant qu’un livre d’histoire ou un journal intime. Pouvons-nous alors toujours affirmer que la mémoire serait uniquement scientifique ? N’est elle qu’un simple enregistrement d’informations ? Ou au contraire, pouvons-nous prétendre qu’elle ne se réduit pas à cet aspect puisque qu’elle provoque parfois fierté, honte ou nostalgie…et qu’elle joue un rôle bien plus complexe dans notre société ou pour l’humanité. Sujet 7 L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue.. » Nietzsche La campagne présidentielle de 2017 a été l’objet d’informations ou de désinformations permanentes, spontanées, et réactionnelles permettant ainsi de provoquer volontairement ou non l’opinion au travers les différents réseaux sociaux. Ceci montre que nous vivons une époque particulièrement troublée, tant au niveau économique que politique, culturel et religieux, les quatre, d’ailleurs, s’inter-activant l’un l’autre sans réelle capacité de comprendre les situations diverses. Pour lutter contre cette perception erronée et dangereuse, mais hélas ressentie par beaucoup de nos compatriotes, mieux vaut s’efforcer de démonter l’argumentation que de traiter par le mépris. Pour Nietzsche, la mémoire se construit par l’accumulation, la sélection, le rappel, les modifications, et l’oubli des souvenirs. Plus on dispose d’une mémoire riche, véridique, réelle, autrement dit d’une longue mémoire », mieux on est armé pour préparer l’avenir. Ainsi ,il prétendait que L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue.. ». La réflexion ambiante étant de plus en plus basée sur l’émotion et l’immédiateté de l’action à réaliser, le nano-temps» incontournable écarte toute possibilité d’inclusion du problème rencontré dans un système de pensée où le présent s’enracine dans le passé et programme le futur. Pour mener à bien un tel système, le recours à l’histoire et à la mémoire est-il indispensable ? Sujet 8 Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. » Ferdinand Foch Au moment où l’enseignement de l’histoire est encore réduit dans l’éducation nationale et que les programmes ont déjà largement été amputés de l’apprentissage de personnalités de notre histoire de France telles que Louis XIV, Napoléon, Clovis et autres figures, la priorité est davantage donnée à l’enseignement de l’histoire Africaine, des cours de cuisine ou autres disciplines afin d’ ouvrir l’esprit » de nos jeunes générations. Effacer ses notions de notre mémoire collective nous amène à nous interroger sur notre rapport au passé, sur son utilité et son lien avec le présent et le futur que nous vivons ? S’intéresser à notre histoire, à la mémoire de notre civilisation nous empêcherait-il de vivre décemment notre présent, de le comprendre,et d’évaluer le futur plus ou moins proche avec l’idée dominante selon laquelle le passé serait un enjeu et que l’action historique seraient sensées nous promettre un meilleur avenir ? L’aphorisme de Foch prend alors tout son sens quand il déclare que parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ». Doit-on, pour être demain, celui qui doit ne pas oublier celui qu’il a été ? Autrement dit, oublier le passé, serait-il un grave danger pour l’homme ou pour un peule qui, démuni de son identité passée ne pourrait vivre un présent ou un avenir paisible ? Sujet 9 Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. » Winston Churchill Les peuples et les gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire », écrivait le philosophe Hegel. Aux Etats-Unis, des élus démocrates et républicains entendent ressusciter un texte vieux de 80 ans qui cloisonnait les banques de détail et les banques d’investissement. Adopté en 1933, dans le sillage du krach de 1929, le Glass-Steagall Act» interdisait aux banques d’épargne de se livrer à des activités spéculatives ou d’assurance et d’émettre des titres financiers. Cette législation a tenu pendant plus d’un demi-siècle avant d’être abrogée en 1999, en pleine période d’euphorie économique. Les spécialistes affirment que l’on avait alors ouvert la voie du krach de 2008 aux géants bancaires et que la disparition de cette loi était la conséquence aujourd’hui d’une instabilité financière permanente… L’Union européenne en cette fin d’année préparera une réforme bancaire d’envergure afin de ne pas reconduire ces risques. Les leçons du passé seraient-elles enfin devenues sources d’enseignement dans le temps présent ? Sujet 10 Les vérités historiques sont rarement bonnes à entendre lorsqu’elles ébranlent les fondements de la mémoire collective » Isabelle Hausser L’engouement actuel, dans nos sociétés occidentales, pour les récits historiques, les autobiographies, les Lieux de mémoire », et ce, après une véritable inflation du présent, nous mène à nous poser cette question centrale le retour au passé peut-il s’opérer sans nostalgie, sans mettre en cause la modernité, sans dénigrer les valeurs “modernes” d’humanisme et de démocratie ou permet-il au contraire de les sauvegarder et de les enrichir ? Autrement dit, pour reprendre une expression d’Alain Touraine, n’y a-t-il pas dans cette les vérités historiques un côté lumière et un côté sombre qui devrait stimuler notre réflexion et notre vigilance ? Isabelle Hausser déclarait que Les vérités historiques sont rarement bonnes à entendre lorsqu’elles ébranlent les fondements de la mémoire collective », est-ce le cas dans nos démocraties ? How do you want to study today?LearnFocus your studying with a pathMatchGet faster at matching termsTerms in this set 12Sets found in the same folder Accéder au contenu principal Les deux premiers sujets zéro sont publiés le 14 octobre 2020. Ils comprennent un énoncé unique dans chacune de leurs deux parties conformément à la définition officielle de l’épreuve une dissertation en première partie et une étude critique de documents en seconde partie. Un troisième sujet zéro est publié après l’adaptation de l’épreuve 15 novembre. Daté du 16 décembre, il comprend deux énoncés dans chacune de ses parties deux dissertations en première partie et deux études critiques en seconde partie. Les épreuves écrites prévues les 15 et 16 mars 2021 sont annulées le 21 janvier et les sujets sont finalement publiés sur différents sites officiels ou non. Maintenues pour les candidats libres, elles se tiennent les 7 et 8 juin sur des sujets neufs publiés après la fin des épreuves. L’épreuve fait l’objet d’une nouvelle adaptation pour la session 2022 deux dissertations au choix, une seule étude critique. Les sujets des épreuves annulées des 15 et 16 mars 2021 Les sujets des épreuves des 7 et 8 juin 2021 L’adaptation de l’épreuve pour la session 2022 Les sujets des épreuves annulées des 15 et 16 mars 2021 Les sujets des épreuves des 7 et 8 juin 2021 L’adaptation de l’épreuve pour la session 2022 Note du 10 février 2022 Dans son courrier du 28 janvier, le ministre de l’Éducation nationale annonce à la fois le report des épreuves 11-13 mai 2022 et un aménagement des sujets destiné à garantir un choix au un document daté du 10 février, l’épreuve est aménagée de la façon suivante la première partie comporte deux sujets de dissertation au lieu d’un ; ces deux sujets portent sur un thème différent ; l’étude critique de seconde partie porte sur un troisième thème. Mise en œuvre du choix offert aux élèves pour les épreuves terminales de spécialité du baccalauréat 2022 Tableau récapitulatif des sujets Pour un inventaire plus complet des sujets officiels connus Tableau récapitulatif des sujets Annales du baccalauréat en HGGSP Navigation des articles 1 Les termes du sujet Qu’est-ce que la mémoire ? C’est la faculté pour un individu, un groupe de conserver et de se remémorer des connaissances, des évènements, des faits. Ces derniers sont triés, sélectionnés, la mémoire est donc un rapport subjectif au passé. La mémoire est individuelle ou collective groupe, Etat. Elle permet d’unir les membres d’une collectivité, l’Etat peut donc avoir une politique mémorielle, donner un point de vue officiel sur un évènement ou un fait, le commémorer le rappeler officiellement et instaurer un devoir de mémoire, c’est-à-dire une obligation morale de s’en souvenir. Des lois mémorielles vont exprimer ce point de vue et permettre de lutter contre ceux qui le nie négationnistes. Des mémoires de groupes différents peuvent se heurter, on parle de conflits mémoriels. L’histoire est une connaissance et une écriture du passé qui se veut la plus objective possible, qui prétend fournir une compréhension ou une interprétation du passé. Elle travaille à partir d’un questionnement et de sources. Elle peut donc utiliser les mémoires comme sources, mais aura forcément un regard critique sur celles-ci. L’historien peut donc entrer en opposition avec les mémoires portées par des groupes, voire par l’Etat. Quels rapports la mémoire et l’histoire entretiennent-elles ? Comment ces deux modalités de rapport au passé sont-elles utilisées par les pouvoirs politiques ? 2 histoire et mémoire du Second Conflit Mondial en Russie ses usages politiques par Vladimir Poutine - Vidéo Reportage Arte la Russie, la mémoire contrariée, 2021. 1 Quelles mémoires et récits historiques se heurtent dans la célébration de la fin de la grande guerre patriotique » 9 mai 1945 ? Se heurtent les mémoires et récits des Européens face à ceux des Russes. L’opposition porte sur l’action du gouvernement soviétique pendant le second conflit mondial, notamment lors son déclenchement et sur la part qui incombe à l’Armée rouge dans la victoire finale. Les Européens, pour répondre aux souhaits des Etats de l’Est Pologne, Etats baltes mettent en cause Staline et le régime soviétique pour la première partie du conflit 1939-41 alliance avec régime nazi, invasion de la Pologne… et minimisent l’action de l’Armée rouge dans la libération finale. 2 Quelle politique mémorielle l’Etat russe met-il en œuvre ? L’Etat russe réhabilite l’action de Staline, minimise son alliance avec l’Allemagne nazie, minimise les purges et exactions commises par le régime et glorifie l’action de l’armée rouge, le sacrifice de millions de Soviétiques pour apporter la victoire finale pertes militaires totales de 8-10M de morts ou disparus. 3 Quels usages politiques V. Poutine fait-il de cette opposition des mémoires et des récits historiques ? Poutine veut faire de La Russie une grande puissance, un statut perdu en 1991 avec la chute de l’URSS. Au reste du monde, il rappelle le rôle joué par l’URSS pendant la 2ème guerre mondiale pour apporter la paix et créer un nouvel ordre mondial stable. Pour se maintenir au pouvoir, il exalte le patriotisme russe en rappelant les sacrifices passés et unit les Russes avec un discours qui présente les Occidentaux comme une menace pour la Russie. 4 Quelle est la crainte des historiens russes ? Pour les historiens russes, la crainte est que le récit officiel sur le régime stalinien et la 2ème Guerre mondiale ne corresponde plus aux recherches menées. Les historiens peuvent être empêchés de poursuivre leur travail et les associations qui enquêtent sur les crimes staliniens peuvent être dissoutes. A la fin de l’année 2021, l’ONG défendant les droits de l’homme Memorial », qui travaille sur les exactions du régime soviétique, est considérée comme agent de l’étranger » et interdite. Au même moment l’historien du goulag Iouri Dimitriev est condamné pour violences sexuelles. Ses défenseurs y voient une mesure de représailles ». 3 HISTOIRE ET JUSTICE. - Le contexte historique de la création des notions juridiques pour qualifier et juger les crimes de masse. A partir du dossier pages 154-155 et de la carte pages 150-151, complétez le schéma ci-dessous. - La place des historiens dans les grands procès pour crime de masse Quelle place pour les historiens dans les tribunaux chargés de juger les accusés de crime de guerre ou de crime contre l’humanité ? Cette place est reconnue. Les historiens peuvent apporter leur expertise, leur connaissance des évènements. Ils sont considérés comme étant proches de la vérité », leur parole n’est pas un simple témoignage », comme celui du témoin ou de la victime. Pourtant, l’intervention de l’historien peut ne pas être utilisée à bon escient. Lui veut faire émerger une vérité claire sur les évènements et éventuellement lui attribuer une fonction pédagogique » pour le grand public. La victime veut une réparation et la condamnation des coupables, le juge veut pouvoir trancher entre culpabilité ou innocence en respectant des règles juridiques. Or l’historien peut s’enliser dans les oppositions multiples quand ses recherches ne permettent pas de répondre aux questions de la justice car il ignore la vérité » ou que les débats judiciaires ignorent des pans entiers de la réalité historique. Le jugement des crimes de masse Axe 1 histoire et mémoires des conflits Comment les conflits et leurs récits historiques s’inscrivent-ile dans les mémoires dans les mémoires des populations ? Jalon 1 un débat historiographique et ses implications politiques les causes de la 1ere Guerre mondiale Pourquoi la question des causes de la Grande Guerre constitue-telle un enjeu historique et politique ? Vidéo de 2 min. 15 s. à 9 min. 15 s. . 1. Dites quelle place occupe le débat sur les origines de la guerre selon l'historien Stanislas Jeannesson dans l'historiographie et précisez quels enjeux cette question soulève. L’historiographie est la discipline qui étudie les historiens dans leur contexte politique et culturelle, leur conception de l’histoire, leur méthode et les usages de leur récit. Cette place est fondamentale car ce débat pose la question de la responsabilité et de la culpabilité. 2. Dites quelles sont les différentes réponses qu'il est possible d'apporter aux origines de la guerre. 1 la responsabilité des empires centraux, de l’Allemagne surtout art. 231 de Versailles ; le choc des impérialismes thèse marxiste ; la montée des nationalismes, les tensions et le système des alliances 3. Dites quelle réserve l'historien Stanislas Jeannesson émet sur toutes ces explications. Il présente la guerre comme inévitable, les historiens cherchent plus à démontrer la responsabilité de … qu’à comprendre. Il insiste sur la nécessité d'appréhender tous les mécanismes qui ont conduit au déclenchement de la guerre. Dossier pages 162-163 Vidéo Gerd Krumeich, le feu aux poudres… Complétez la chronologie à partir des vidéos et des documents du livre Chronologie des débats historiques sur les causes du premier conflit mondial L’exemple de la 1ere guerre mondiale montre comment le récit des historiens s’inscrit dans son contexte historique et culturel. Après la 1ere GM, à la suite du Traité de Versailles, la recherche des causes coïncide avec celle de la responsabilité-culpabilité de l’Allemagne. Dans les années 30, pour ménager les nazis et défendre la paix, les discours sont moins vindicatifs et les responsabilités partagées. Ce point de vue coïncide avec celui des auteurs marxistes. Après la 2e guerre mondiale, la thèse des causes multiples et des responsabilités partagées s’impose dans un contexte de construction européenne. Voilà pourquoi l’ouvrage de Fischer a constitué un choc, l’auteur jugeant sévèrement l’Allemagne, de Bismarck à Hitler, pour les conflits du début du XXe s. Les débats sont relancés au début du XXIe s. pour le centenaire de la 1ere guerre mondiale avec des approches différentes. Pour en savoir plus Il en est de même en France pour l’écriture de l’histoire de la 2e Guerre mondiale et du génocide juif cf travail conclusif Jalon 2 Mémoires et histoire d’un conflit, la guerre d’Algérie Extraits du documentaire de B. Tavernier, la guerre sans nom, 1992. 01h22 30” 01h 32’ 35” Comment les mémoires de la guerre d’Algérie émergent-elles progressivement dans le débat public en France ? Quelles sont les modalités et le politique mémorielle menée en France ? - Les acteurs des évènements d’Algérie » Les acteurs de la guerre et leur positionnement Après 1962, il y a une réelle volonté d’oubli de la part de l’Etat français et des Français. Dans les années 1990-2000, ces mémoires blessées émergent sous l’impulsion des acteurs et de leurs descendants, d’historiens n’ayant peu ou pas connu les évènements et d’hommes politiques, simples appelés ou nés après la guerre J. Chirac, E. Macron. Dossier pages 165-165 1 Ces groupes sont nombreux, souvent opposés, et concernent plusieurs générations - les Harkis, supplétifs algériens de l’armée française, et enfants de Harkis ; Pieds noirs et enfants de pieds noirs rejetés d’Algérie et souvent mal accueillis en France ; dont les juifs d’Algérie naturalisés en 1870 et quelques musulmans naturalisés qui ont fait le choix de partir en France. - les immigrés algériens en France et enfants d’immigrés. Des exactions ont été commises contre ces immigrés pour leur supposée connivence avec le FLN massacre du 17 octobre 1961 - soldats professionnels et soldats du contingent plus ou moins impliqués ou témoins actes de crimes de guerre -En France partisans de l’Algérie française politiques, membres de l’OAS face aux partisans de l’indépendance politiques, sympathisants du FLN ou porteurs de valise », certains ayant été persécutés par l’Etat français. 2 Il s'agit de "mémoires blessées" parce qu’elles sont marquées par la violence, la guerre et le rejet. Parce qu’elles sont marquées par l’oubli et le déni qui ont fait que cette mémoire a été occultée sur une durée plus ou moins longue. Tous ces éléments font donc que ces mémoires sont blessées. De plus, parce que les acteurs et leurs descendants pèsent sur l’écriture historique et font qu’elle est difficile. Parce qu’ils pèsent aussi sur la construction d’une mémoire officielle d’Etat. Parce qu’ils pèsent sur le débat politique, notamment à droite. 3 Les premiers travaux remontent au temps de la guerre et soulignent rapidement les exactions commises par l’armée française. Ces travaux sont le fait d’historiens qui ont connu et souvent dénoncé le conflit. Puis, les historiens qui ont connu le conflit pendant leur enfance, comme Benjamin Stora ou ne l’ont pas connu, comme Guy Pervillé, sont sollicités pour les commémorations et tenter de réconcilier les mémoires. Ainsi Benjamin Stora, en 2021, produit un rapport pour le président de la république dans lequel il formule des préconisations pour cette réconciliation. 4 Par les reportages, les documentaires, les films, les rencontres entre les témoins et/ ou descendants des témoins… Le cinéma de la guerre d’Algérie - les films et documentaires sont anciens, contemporains de la guerre elle-même et parfois interdits. - Une production cinématographique importante avec des films et documentaires marquants le petit soldat 1960, la bataille d’Alger 1966, Avoir 20 ans dans les Aurès 1971, l’ennemi intime 2007 et le documentaire de Bertrand tavernier, la Guerre sans nom 1992… Dossier pages 166-167 1 Le 18 octobre 1999, l’Etat français reconnait officiellement que les évènements d’Algérie » sont une guerre ». C’est la reconnaissance pour les soldats de métier, les appelés, les blessés et les familles des morts que leur engagement est comparable à celui des combattants des autres guerres. Ce texte vaut également pour les supplétifs », c’est-à-dire les harkis. 2 Le devoir de mémoire se fait par Le fixation d’une date commémoration qui fasse consensus en 2012 le 19 mars, journée nationale du souvenir et de recueillement ». Cette date, celle du cessez le feu en Algérie, a été contestée car pour beaucoup harkis, pieds-noirs elle ne symbolise pas la fin des exactions et des traumatismes. Des gestes politiques et symboliques forts reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans la pratique de la torture et de la mort de Français opposés au conflit Maurice Audin par Emmanuel Macron en 2018 ; plaques commémoratives, comme celle du Pont saint Michel en 2001 pour rappeler la mort de manifestants algériens à Paris le 17/10/1961. La construction d’un lieu de mémoire, un mémorial national, pour les combattants de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie, à paris en 2002. Bilan Il n’y a pas de mémoire consensuelle sur la guerre d’Algérie Parce que les mémoires des acteurs et de leurs descendants s’opposent toujours, il y a un conflit mémoriel entre ces groupes en quête de reconnaissance politique et sociale ; Parce que les actions de l’Etat en faveur de ces groupes sont l’objet de vives tensions politiques ; Parce que ce travail de mémoire et de vérité n’a pas été fait en Algérie et que les tensions entre les deux pays demeurent vives cf Article du Monde. Axe 2 histoire, mémoire et justice Comment la justice se saisit-elle des génocides et crimes de masse ? Jalon 1 les tribunaux gacaca face au génocide des Tutsis. 1994-2012 Le contexte - Une guerre civile entre deux parties de la population du Rwanda les Tutsis et les Hutus. A partir de l’Ouganda les Tutsis, dirigés par Paul Kagame, tentent la conquête du pouvoir, la majorité hutue est radicalisée par des extrémistes. - La destruction de l’avion du président rwandais, le 6/04/1994, est l’évènement déclencheur attribuée à l’insurrection tutsie d’une extermination massive de la population tutsie et des Hutus modérés. Le génocide a lieu entre avril et juillet 1994 et fait 800 000 victimes. - L’ONU envoie des soldats, essentiellement Français, dans le S-O du pays. L’action des Français est critiquée car leur zone est à la fois un refuge pour les Tutsis et un point de passage pour les Hutus coupables de génocide qui s’enfuient vers la RDC devant l’avancée le Front Patriotique Rwandais de Paul Kagame. Des massacres y ont lieu, les armes y circulent. 2021 le président Macron reconnait l’aveuglement et la responsabilité de la France dans certaines situations. - Un TPI pour le Rwanda est mis en œuvre en Tanzanie en novembre 1994 mais son action est critiquée procédures longues et coûteuses, les principaux responsables n’y sont pas condamnés, les crimes du FPR ne sont pas concernés, les témoins ne sont pas suffisamment considérés … Des accusés sont aussi condamnés dans les pays où ils se sont réfugiés, quand les juridictions nationales sont aptes à entamer des procédures France, Belgique. Au Rwanda, le système judiciaire est incapable de juger des milliers de prévenus. A partir de 2005, des tribunaux participatifs appelés gacaca, inspirés des assemblées traditionnelles, sont mis en place dans tout le pays. Comment les gacaca prennent-elles en charge l’œuvre de justice et de réparation après le génocide ? 1 Les procès sont organisés localement pour juger les habitants coupables. Le génocide n’a pu être organisé qu’avec la participation massive de la population hutue. Ils reprennent la forme des anciennes assemblées locales, sont dirigés par un juge, des chefs locaux et font participer la population. Ce sont des tribunaux populaires qui ont exercé jusqu'en 2012. 2 La procédure privilégiée est celle de la condamnation des coupables mais aussi de la réconciliation par la connaissance précise de tous les évènements. La reconstruction précise du génocide doit souligner les parts de responsabilité du gouvernement hutu, des extrémistes et de la population radicalisée et armée. C’est la solution choisie par le président kagame, meilleure selon lui que l’amnistie générale ou l’épuration revancharde. 3 Les tribunaux ont une grande efficacité, 86% des personnes déférées ont été condamnées. Les critiques portées contre les gacaca concernent les procédures fausses accusations, qualité de la défense pour les accusés, qualité des témoins, pression du gouvernement lorsque les actions du FPR sont évoquées. Bilan il s’agit dans le cas du Rwanda d’une justice réparatrice », d’une réconciliation passant par la connaissance des faits et le jugement des coupables. Cette démarche fut aussi celle de l’Afrique du Sud à la fin de l’Apartheid au milieu des années 1990 avec la commission de la vérité et de la réconciliation. Cette voie s’oppose à celle de la France en 1945 qui a connu les purges, quelques procès exemplaires Pétain et Laval et finalement les lois d’amnistie. Jalon 2 – Le Tribunal Pénal International de l’ex-Yougoslavie 1993-2017 Devant l’impuissance de la communauté internationale à mettre fin aux conflits et aux violences de masse qui les accompagnent, l’ONU crée, en plein conflit, un tribunal afin de faire savoir aux protagonistes qu’ils vont y comparaître le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie TPIY. Comment le TPIY a-t-il transformé le paysage du droit international humanitaire ? Jusqu’à 26’40 Vidéos HG/ 2000 et aujourd’hui Dossier pages 180-181 1 Le Tribunal est créé en pleine guerre dans l’ex-Yougoslavie 1992-2000, notamment pendant les affrontements entre communautés en Bosnie Herzégovine 1992-1995. La République de Bosnie qui se déclare indépendante est peuplée de Bosniaques, de Serbes et de Croates. Les Serbes de Bosnie, soutenue par la Serbie, font sécession et déclenche la guerre en 1992. Les missions du tribunal sont de montrer aux militaires et politiques de l’ex-Yougoslavie que leurs actes peuvent les conduire devant la justice internationale. Le président Milosevic qui signe les Accords de Dayton en 1995 est mis en accusation dès 1999… 2 Crimes de guerre et crime contre l’humanité, notamment pour nettoyage/épuration ethnique. Les Belligérants, serbes surtout, souhaitant créer des zones ethniquement homogènes, ont déplacé des populations, créé des camps de concentration et commis des massacres. 3 Le bilan semble positif, les principaux acteurs, Slobodan Milosevic, Radovan Karadzic président des Serbes de Bosnie et Ratko Mladic sont mis en accusation et condamnés, pour les deux derniers, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Le TPIY a montré que les militaires et politiques ne sont pas à l’abri de poursuites et de condamnations par des tribunaux. 4 Le dessinateur met en cause l’ONU, notamment l’action des forces armées, les casques bleus. Ces derniers ne pouvant intervenir, parce que leur action était humanitaire soigner et ravitailler les populations civiles, ont laissé se perpétrer les actions en cours massacre de Srebrenica, siège de Sarajevo. Bilan une justice internationale qui a surtout condamné les Serbes et qui a ignoré les exactions commises par les autres camps Kosovars, Croates …, qui n’a pas évoqué la position des forces dans l’ONU pendant la guerre. La paix de 1995 n’a pas empêché la poursuite de l’homogénéisation ethnique des territoires par déplacements souvent définitifs de populations. Une action longue de la justice qui n’a pas permis la réconciliation et la construction d’une mémoire des évènements qui pourraient empêcher de nouvelles violences. Surtout, les TPI fonctionnent que si la communauté internationale s’accorde pour juger les criminels. Depuis, elle a montré son désaccord lorsque plus récemment elle a souhaité juger les crimes commis par les régimes syrien et birman. Le statut de Rome est le traité international qui a conduit à la création de CPI en 1998; La CPI est entrée en vigueur en 2002 Nous sommes actuellement en train de faire quelques petits travaux sur LeWebPedagogique. Et si vous en profitiez pour savourer ces derniers instants avant la rentrée ?

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